Il existe deux principales modalités pour que s’opère la rencontre entre les agents à besoin de financement et les agents à capacité de financement : le financement direct et le financement indirect.
I. Quels sont les deux circuits de financement ?
Le financement externe des entreprises peut provenir de deux circuits de financement distincts :
- Le financement direct, qui est un mode de financement consistant en la mise en relation directe sur le marché financier entre l'offre et à la demande de capitaux en vue d’échanger de la monnaie contre des titres financiers ;
- Le financement indirect ou financement intermédié, dans lequel les banques servent d’intermédiaire entre les prêteurs et les emprunteurs en fournissant des crédits grâce aux dépôts de leurs clients.
II. Quelles sont les modalités du financement direct ?
A. Un lieu d’échange : le marché financier
Les agents à besoin de financement émettent des titres (actions, obligations) qui seront acquis par les agents économiques souhaitant faire fructifier leur épargne disponible.
L’offre de capitaux des épargnants se confronte ainsi directement à la demande de capitaux des emprunteurs, sans passer par la médiation d'un intermédiaire financier.
Plusieurs catégories d’agents interviennent sur le marché financier :
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les offreurs de capitaux : ménages ou entreprises souhaitant placer leur épargne ou prendre le contrôle d’une autre entreprise ; investisseurs institutionnels (caisses de retraite, banques d’investissement, entreprises d’assurance, OPCVEM, etc.) collectant l’épargne de leurs clients et effectuant en leur nom divers placements sur les marchés financiers ;
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les demandeurs de capitaux : entreprises (publiques ou privées), administrations publiques et sociétés financières.
B. La nature de l’échange : les titres financiers
Deux catégories de titres peuvent être émises sur les marchés financiers : les actions et les obligations.
1. Les actions
Les actions sont des titres de propriété représentant une part du capital d’une entreprise. Les détenteurs d’actions d’une entreprise, dénommés actionnaires, sont ainsi propriétaires d’une part de celle-ci.
Les actions donnent droit à :
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la perception de dividendes (il s’agit d’une part du bénéfice annuel de l’entreprise) ;
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un droit de vote, leur permettant de participer à la gestion de l’entreprise par le biais de l’assemblée générale des actionnaires.
2. Les obligations
Les obligations sont des titres de créance nées à l’occasion d’un emprunt émis par une entreprise ou un État.
Les détenteurs d’obligations, dénommés obligataires, ont droit à :
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la perception d’un intérêt annuel, fixé en général au moment de l’émission de l’emprunt obligataire ;
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au remboursement du capital prêté, en général à l’échéance.
Ce sont le plus souvent les États qui ont recours à cette modalité de financement, mais les entreprises cotées peuvent également émettre des emprunts obligataires.
C. Les deux compartiments du marché financier
Le marché financier est organisé en deux compartiments complémentaires : le marché primaire et le marché secondaire.
1. Le marché primaire
Lieu d’émission des nouveaux titres, le marché primaire est en quelque sorte le « marché du neuf », sur lequel sont effectuées les émissions des actions et des obligations à l’occasion de l’introduction en bourse des entreprises et des augmentations de capital des sociétés déjà cotées.
Seul ce marché donne lieu à de nouveaux financements pour les entreprises ou pour l’État.
Exemple : une entreprise réalise une augmentation de capital pour financer son développement. Elle émet 300 000 actions nouvelles à 10 €, lui permettant d’obtenir 3 000 000 € de ressources supplémentaires.
2. Le marché secondaire
Lieu d’échange des titres déjà émis, le marché secondaire est en quelque sorte le « marché de l’occasion », où se négocient les titres anciens (déjà introduits sur le marché primaire), à un cours qui résulte de la confrontation de l’offre et de la demande. Il s’agit de la Bourse.
Il existe une forte interdépendance entre les deux compartiments du marché : en effet, le marché secondaire est indispensable au fonctionnement du marché primaire car il permet de garantir à l’acheteur sur le marché primaire qu’il pourra revendre son titre à tout moment, car il existe un marché pour permettre l’échange entre l’offre et la demande pour chaque titre.
III. Quelles sont les modalités du financement indirect ?
A. Un financement par le crédit bancaire
Le mode de financement indirect implique qu’il y ait un agent économique qui fasse l’intermédiaire entre les agents disposant d’une capacité de financement et ceux qui sont à la recherche de financements. Les banques jouent ainsi le rôle d’intermédiaire entre les prêteurs et les emprunteurs en fournissant des crédits grâce aux dépôts que leur confient leurs clients.
Ce mode de financement est dit indirect ou intermédié, car il caractérise le rôle d’intermédiation des banques. En effet, à la différence du marché financier, les épargnants ne savent pas précisément à qui est destiné leur épargne, de même que les emprunteurs obtiennent des crédits sans connaître les épargnants qui ont permis aux banques de leur procurer ces ressources.
B. Le prix du crédit : le taux d’intérêt
Le taux d’intérêt représente le prix de l’argent.
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Pour l’emprunteur, c’est le coût de l’argent emprunté ;
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Pour le prêteur, c’est la rémunération de l’argent prêté.
Ce prix s’exprime sous la forme d’un taux, qui est le rapport entre le montant des intérêts payés et la somme empruntée sur une période donnée, en général un an.
En fonction du taux d’intérêt, on peut alors calculer le coût annuel de l’emprunt :
Montant des intérêts annuels = taux d’intérêt x montant de l’emprunt restant dû
Exemple : une entreprise qui emprunte 10 000 € auprès d’une banque à un taux d’intérêt annuel de 5 %, devra verser au bout de la première année, outre le remboursement d’une partie de la somme empruntée, le montant des intérêts suivants : 10 000 x 0,05 soit 50 €.
Au-delà de la rémunération du service rendu pour le prêt d’argent, le taux d’intérêt représente la rémunération du risque pris par les banques : le risque de ne pas être remboursé par l’emprunteur. Il s’agit du risque de défaut.
IV. La complémentarité entre les deux modes de financement
Le financement de l’activité économique est réalisé simultanément par les deux types de circuit, financement direct et indirect. Cependant, le poids de ces deux modalités de financement a évolué au fil du temps.
A. La part croissante du financement de l’économie par les marchés financiers
On distingue deux périodes pour décrire l’évolution du financement de l’économie française.
1. La prépondérance de la finance indirecte jusqu’à la fin des années 1970
Jusqu’à cette période, la part des financements par le crédit bancaire était très largement supérieure à celle des financements directs par les marchés financiers.
Le taux d’intermédiation, qui mesure la part du crédit dans le financement total de l’économie, s’établit autour d’une moyenne de 70 % sur la période 19451980.
2. Le spectaculaire développement des marchés financiers au début des années 1980
La part des crédits dans le financement de l’économie se réduit considérablement au profit d’un financement par le marché : le taux d’intermédiation est passé de 71 % en 1978 à près de 40 % aujourd’hui.
B. L’évolution du rôle des banques
Suite au développement des marchés financiers, le rôle des banques a considérablement évolué. Au-delà de leur activité traditionnelle de collecte, de dépôts et d’octroi de prêts, elles ont aussi développé une activité d’intermédiaire sur les marchés financiers : elles effectuent des placements sur les marchés pour le compte de leurs clients. C’est l’intermédiation de marché.