Source : ressources NATHAN Réflexe
8. L’INTENSITE DE LA CONCURRENCE
SELON LES MARCHES
I. Comment fonctionne un marché concurrentiel ?
A. La notion de marché concurrentiel
À l’origine, le marché est le lieu réel où se rencontrent ceux qui vendent des produits et ceux qui les achètent. Par extension, le marché est un lieu, souvent fictif qui permet à l’offre et à la demande d’un produit ou d’un service de se confronter pour aboutir à des échanges.
L’offre est l’ensemble des produits que les vendeurs souhaitent vendre à un prix donné et la demande est l’ensemble des produits que les acheteurs sont prêt à acquérir pour un certain prix.
Le plus souvent, les agents économiques de l’offre (les offreurs) sont des entreprises et les agents économiques de la demande (les demandeurs) sont des ménages. Cependant, chaque catégorie d’agents économiques peut être offreur ou demandeur suivant le type de marché.
Un marché se définit, entre autres, par les biens et services échangés, l’étendue géographique (locale, nationale, mondiale) et les types d’offreurs et de demandeurs.
Un marché est concurrentiel s’il présente les 3 caractéristiques suivantes :
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Il existe de nombreux acheteurs et vendeurs, de sorte qu’un agent économique ne puisse pas, à lui seul, influencer le prix (atomicité).
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Tous les agents de ce marché peuvent participer ou non au marché et, en particulier, aucune barrière ne limite l’accès au marché (libre entrée).
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Les acheteurs comme les vendeurs ont toutes les informations sur les produits et les prix (transparence de l’information).
B. Les mécanismes d’ajustement sur le marché
Les offreurs et les demandeurs ajustent leur comportement en fonction d’intérêts opposés.
Les offreurs souhaitent faire le maximum de bénéfices en pratiquant les prix les plus élevés possible, tenant compte de leurs contraintes de coût.
Les demandeurs souhaitent tirer le plus de satisfaction possible en tenant compte de leur revenu, du temps dont ils disposent et des prix des biens qui leur sont proposés.
Sur un marché concurrentiel, le prix de l’échange est une résultante de ces forces opposées et non le choix d’un seul agent économique.
Le prix donne aux agents économiques des informations. Il permet aux acheteurs d’exercer leur choix et leurs préférences, et aux vendeurs de choisir leurs activités.
C. Le marché concurrentiel : source d’avantages pour les agents économiques
La concurrence présente de nombreux avantages. Pour conquérir des clients, les entreprises ont tendance à baisser les prix, à améliorer la qualité de leurs produits ou de leurs services, et à innover. Les consommateurs en sont donc les premiers bénéficiaires. La concurrence permet aussi aux entreprises d’élargir leur part de marché et d’être plus compétitives au niveau international.
Les consommateurs, en exerçant leurs préférences pour un produit, un service, une entreprise plutôt qu’une autre, stimulent la concurrence.
En conséquence, la concurrence est soutenue par la politique de l’Union européenne comme celle de la France.
II. La concurrence a-t-elle toujours la même intensité ?
Il n’existe pas deux catégories de marché, les marchés concurrentiels et les marchés non concurrentiels : l’intensité de la concurrence est variable suivant les marchés. Le degré de concurrence dépend des caractéristiques du marché et de son niveau d’exposition à la concurrence internationale. De plus, les composantes du marché peuvent rapidement évoluer et faire changer le degré d’intensité de la concurrence (par exemple, l’arrivée d’un nouveau concurrent, le lancement d’un produit nouveau, etc.).
A. Le manque de transparence de l’information réduit l’intensité concurrentielle
Sur certains marchés, l’information des agents économiques n’est pas complète : contrats très complexes, tarifs incompréhensibles, prestations de services difficiles à comparer, etc. Ce manque de transparence des informations, ainsi que leur coût ou leurs délais d’obtention, limitent la concurrence en ne permettant pas de comparer réellement les offres.
B. Le coût d’accès au marché limite le nombre de concurrents
Dans le passé, l’État a règlementé l’accès à de nombreux marchés : tabac, transport, électricité, etc. Depuis quelques années, l’ouverture à la concurrence fait disparaître ces monopoles historiques. Il reste cependant de nombreuses barrières à l’entrée sur certains marchés, qui sont d’ordre financières (investissements importants) ou règlementaires. D’une manière générale, la concurrence est limitée dès qu’il existe un frein à l’entrée, mais aussi à la sortie du marché des offreurs comme des demandeurs.
C. Un marché fortement concurrentiel malgré un nombre d’offreurs limité
De nombreux marchés ne répondent pas vraiment à la condition d’atomicité nécessaire au fonctionnement d’un marché concurrentiel : le nombre d’offreurs est faible (par exemple, le marché automobile, le marché aéronautique, etc.). Cependant, les concurrents tentent par de nombreux moyens de conquérir les clients : large choix de modèles, innovations, prix attractifs, etc.
Pour stimuler la concurrence, il suffit parfois que le marché soit contestable, qu’on puisse l’attaquer, c'est-à-dire qu’il n’y ait pas de barrière à l’entrée ni à la sortie du marché, ce qui rend possible l’arrivée d’un nouveau concurrent. Sur un marché contestable, les concurrents, même s’ils sont peu nombreux, agissent comme s’ils étaient sur un marché concurrentiel, ils modèrent donc leurs prix, innovent, améliorent leurs services, etc. Une forte concurrence n’est pas forcément liée à un nombre important d’offreurs.
D’une manière générale, les marchés sont rarement parfaitement concurrentiels.
Très souvent, les conditions pour qu’ils le soient ne sont pas parfaitement remplies. Certains marchés s’en rapprochent (par exemple, le marché de la coiffure, le marché des vêtements, etc.) et d’autres en sont éloignés (le marché des forfaits téléphoniques, le marché des logiciels bureautiques, etc.).